direction artistique : François Bernard

Voyage d'Hiver

Franz Schubert

transcription pour huit cordes et baryton

​durée : 1h

 

Si SCHUBERT composa dans tous les genres musicaux en usage en son temps, c´est dans ses Lieder sans doute qu´il se montra le plus personnel. Par son caractère intime, sa variété d´expression, sa briéveté, le genre du Lied permit à ce jeune homme, humble et souffrant, de se dévoiler, presque sans filtre.

 

Le Winterreise ("Voyage d´hiver"), son deuxième et dernier cycle de Lieder, est écrit sur des poèmes de MÜLLER, qui décrivent un amoureux éconduit, errant dans la campagne hivernale. SCHUBERT semble s'être identifié toute sa vie à ce voyageur modeste, ce Wanderer seul et mélancolique qui chemine vers la mort.

 

Jamais sans doute la musique de SCHUBERT ne fut plus intime et plus dense que dans le Winterreise.

Dépouillée et sombre, elle incarne un SCHUBERT angoissé par la solitude et l'approche de sa fin précoce. Les Lieder épars que SCHUBERT laissa après sa mort furent réunis par son éditeur sous le titre Schwanengesang (" Chant du cygne ") ; mais c´est bien davantage dans le Winterreise qu´on pourrait voir le chant du cygne du compositeur, l´expression, passionnée et pudique à la fois, d´une âme inquiète et tendre aux derniers moments de sa vie.

 

 

TRANSCRIPTION POUR HUIT CORDES : 

 

Initialement destiné à un ténor accompagné par un piano, le Winterreise est ici interprété par un baryton accompagné de quatre violons et quatre violoncelles.

Le choix d´un baryton est classique ; le cycle est d´ailleurs aujourd´hui plus souvent chanté par un baryton que par un ténor. Les multiples interprétations de Dietrich FISCHER-DISKAU restent, à ce titre, les grandes références. Cet effectif de cordes en revanche, avec sa configuration peu ordinaire, est neuve. C´est le chef d'orchestre et compositeur François BERNARD qui livre ici sa version du Winterreise. Ces huit cordes permettent une grande souplesse d´instrumentation. Le choix d´instruments proches met à la disposition de l´orchestrateur une palette sonore à la fois large et homogène, depuis le violon solo évocateur du vielleux du dernier Lied du cycle jusqu´à l´ample tutti dramatique, en passant par l´ensemble de violoncelles qui rivalise de chaleur et d´intensité avec la voix du baryton. Les combinaisons sont multiples et variées, au service ultime du respect de l´intimité, de l´expression et de la pudeur schubertiennes.